Autrefois, on embrassait le métier de Professeur des écoles par vocation, et pour toute sa carrière.
Aujourd’hui, de plus en plus de Professeurs des écoles éprouvent au bout de quelques années le besoin de souffler, et s’engagent dans des parcours de reconversion variés.
Vouloir quitter le métier de Professeur des écoles n’est plus tabou, mais si beaucoup en parlent en salle des maîtres, et si certains écument les groupes de discussion dédiés à ce sujet, tous n’osent pas franchir le pas.
Professeur des écoles, quels freins à la reconversion ?
Le frein de la sécurité financière
La plupart des enseignants que j’accompagne me disent très rapidement qu’ils ne peuvent pas se permettre de se passer de leur salaire, et on les comprend. Il ne s’agit pas de sauter dans le vide, mais de sécuriser la transition professionnelle en construisant un projet cohérent, vers un métier dont le salaire est acceptable, et qui offre des perspectives d’emploi raisonnables. On peut très bien choisir de se reconvertir dans la fonction publique, pour optimiser sa sécurité financière.
La complexité des démarches pour quitter l’Education nationale
On ne va pas se mentir, l’Education nationale avance à pas de fourmi pour favoriser les mobilités professionnelles. Les démarches fastidieuses, les délais de réponse, les refus aussi, peuvent décourager les aspirants au départ. Pourtant, chaque année, certains franchissent les obstacles et partent vers de nouveaux horizons.
Les contraintes familiales
La relative compatibilité des horaires d’un professeur des écoles avec l’emploi du temps de ses enfants peut l’amener à différer son projet de reconversion, en privilégiant à court terme les vacances scolaires et la coupure du mercredi.
D’autre part, le fait d’avoir des enfants qui font des études supérieures peut également représenter un frein financier.
Professeur des écoles, quels atouts pour vous reconvertir ?
Faites confiance à vos compétences transférables
Les Professeurs des écoles, peu valorisés par leur hiérarchie, ont plutôt l’habitude qu’on souligne les manques de leurs pratiques pédagogiques.
Pourtant, gérer un groupe d’enfants dans des apprentissages variés développe des compétences très utiles, en voici quelques-unes :
- La capacité d’adaptation : en lien avec ses élèves, leurs parents, qui changent tous les ans, le professeur des écoles sait s’adapter à toutes sortes de publics. Il adapte également ses enseignements aux besoins des élèves. Et il adapte son action aux différents événements qui peuvent bousculer une journée de classe.
- La capacité de chercher de l’information : expert de la recherche de ressources pédagogiques sur internet, les professeurs des écoles savent trouver et sélectionner l’information la plus pertinente
- Créer des supports adaptés au apprentissages : même si tous les professeurs des écoles n’ont pas la même maitrise de l’outil informatique, la plupart ont l’habitude de créer des supports pédagogiques attrayants.
- Organiser le déroulement des journées de classe : articuler finement les différents temps d’apprentissage, et ceci 6 heures par jours, 4 jours par semaine, demande des compétences organisationnelles solides, et une vraie stratégie.
- Assurer le suivi des enfants à profils particuliers : les professeurs savent observer leurs élèves, analyser leurs difficultés, et y répondre de manière souvent individualisée, tout en assurant le le lien avec les parents, et les autres professionnels concernés.
Des qualités précieuses pour mener un projet de reconversion :
Autonomie, rigueur, maitrise de l’expression écrite et orale, les Professeurs des écoles sont aussi des experts de l’apprentissage. Il peuvent donc se former avec succès, dans des domaines très variés.
Les Professeurs des écoles qui s’engagent avec moi dans un bilan de compétences sont souvent surpris des qualités qu’ils possèdent, et qui leurs semblaient juste normales. Pourtant, pour avoir travaillé avec d’autres publics, je peux dire que ces qualités sont loin d’être possédées par tous.
Vers quels métiers s’orienter quand on est professeur des écoles ?
Si un certain nombre de Professeurs des écoles s’orientent vers l’entrepreneuriat dans les activités d’accompagnement ou de bien-être, et d’autres plutôt dans des fonctions administratives comme SAENES (secrétaire administratif de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ) ou Inspecteur des finances publiques, les possibilités sont très larges.
Voici un extrait des projets partagés sur un groupe Facebook dédié à la reconversion des PE :
Gestionnaire de collège, mandataire immobilier, coach consultante en parentalité et éducation, sophrologue, correctrice de roman, créatrice d’une startup, éleveuse de chèvres, chargée de production et de diffusion de spectacles vivants, rédactrice web SEO, comptable, écrivain public, diététicienne, chargée de mission en médiation par l’animal, Doula, assistante administrative dans une association d’insertion et de logement d’urgence, greffier des services judiciaires, couturière/modéliste, ouverture d’une maison d’hôtes, chargé de communication dans un lycée, psychologue, notaire, gestionnaire de paie, création d’une agence événementielle, spa praticienne, assistante maternelle, chargée de recrutement, formatrice pour adultes, traducteur, enseignante en libéral, Secrétaire Assistante Médico-sociale …
L’éventail des métiers accessibles aux professeurs des écoles est très large, mais il est souvent nécessaire de passer par la case formation pour y accéder.
Quelle stratégie pour réussir sa reconversion quand on est professeur des écoles ?
Une bonne connaissance de soi
Je vois beaucoup de professeurs des écoles qui réfléchissent à partir de leur bagage de formation : “que faire avec un master en lettres modernes” ou à partir des offres d’emploi qu’ils parcourent, ou encore à partir des projets des autres candidats à la reconversion sur les réseaux sociaux.
Mais un projet de reconversion commence d’abord par une bonne connaissance de soi, de ses qualités, de ses valeurs, de ses réussites, de ses intérêts et motivations. Sans oublier ses compétences transférables à d’autres métiers.
Et les résultats de cette introspection serviront de tamis pour filtrer les possibilités, et ouvrir de nouvelles pistes auxquelles on n’avait pas pensé.
C’est le retour que me font le plus souvent mes clients : “ je n’aurais pas pensé à ce domaine”.
Procéder par étapes
On ne peut pas réfléchir simultanément à son projet de reconversion et aux démarches vis à vis de l’Education nationale pour le réaliser. On construit d’abord le projet. Ensuite on établit un plan d’action avec différents scénarios pour le réaliser.
Un pas après l’autre, ce qui semblait une montagne infranchissable devient un projet qui avance.
Etre patient et persévérant
Le processus de transition professionnelle prend du temps et comporte des obstacles, on entend des statistiques décourageantes, des témoignages négatifs, pourtant ce qui compte c’est ce que vous mettez réellement en oeuvre vous-même, et les résultats que vous obtenez. Pour rester motivé sur la longueur, le soutien de votre entourage sera primordial, mais vous pouvez aussi vous appuyer sur une équipe de supporters, des amis, collègues ou professionnels qui comprennent votre besoin de changement.
Se faire accompagner
Si vous êtes bloqué à une étape, si vous tournez en rond ou si vous vous sentez perdu dans le brouillard, faites vous accompagner un bout de chemin. Coaching ou bilan de compétences vous permettront de passer le cap pour réussir votre projet.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Noémie GASSER