Un métier sans prise de tête
Quand un passage par les urgences apporte des pistes de reconversion pro
La vie est bien faite. Elle me présente régulièrement des situations inspirantes. On va dire ça😅. En fait j’étais aux urgences ce matin avec mon fils qui venait de tomber à vélo. Je vous passe les détails techniques. Ce qui est intéressant (enfin j’espère), c’est la suite. Un sympathique brancardier est venu chercher mon fils, installé sur une sorte de fauteuil à roulettes, et l’a ramené à travers des couloirs sans fin, du service des scanners au service des urgences. Comme le chemin était long, et que je n’étais plus inquiète pour mon fils, on a un peu bavardé. Ou plutôt, comme ce brancardier n’était pas très bavard, en fait, je l’ai interrogé sur son métier : (Sachez que même dans ces situations extrêmes, je pense à vous 😉)
Interview spontanée d’un brancardier
« Est-ce qu’il faut faire des études d’infirmier pour être brancardier ?
– Non, pas du tout.
– Une formation, alors ?
– Non, j’ai appris directement dans le service.
– ???
– C’est une reconversion professionnelle.
– Ah bon ? (à ce moment-là, mes oreilles de coach se dressent). Vous faisiez quoi avant ?
– Avant j’étais dans l’hôtellerie, chef de rang, cuisinier. J’ai même eu mon propre restaurant. Mais les heures à n’en plus finir, je n’en pouvais plus. Je voulais du temps pour ma vie de famille. J’ai 40 ans, j’ai assez donné pour des patrons qui n’avaient aucun scrupule à me faire faire des heures, seulement pour faire du chiffre.
– Depuis combien de temps vous faites ça ?
– 6 ans.
– Et ça vous convient ?
– C’est sûr, il faut aimer le côté social, et avoir une bonne condition physique, on marche beaucoup. Mais vous voyez, là ma journée est finie, je vais rentrer. Pas de prise de tête.
– Oui, vous avez terminé, pas de charge mentale, de choses à préparer.
– Je forme aussi d’autres salariés à la manutention de charges lourdes. Mais ça va. »
Et si la reconversion professionnelle pouvait être simple et pragmatique ?
De retour chez moi, après toutes ces émotions, je me suis dit que la reconversion pro, parfois, ça peut être simple.
J’accompagne généralement mes clients à trouver le métier idéal pour eux. Et je vois sur les réseaux beaucoup de personnes qui s’interrogent sans fin sur leur reconversion future. En attendant, ces personnes souffrent de leur situation présente, elles imaginent bien le métier de leurs rêves, mais il y a tellement d’obstacles, de « mais »…
Zut de zut, et si on lâchait cette histoire de métier idéal ? Cette aspiration peut être si élevée, si coûteuse en énergie, qu’au bout du compte on ne le fera pas.
On pourrait procéder autrement, par étapes successives.
- Je me renseigne sur des métiers salariés facilement accessibles, certes moins rémuménateurs, mais où il y a des débouchés professionnels assurés.
- Je quitte ma situation pro actuelle. Rupture conventionnelle ou démission simple. Dans ce cas, il faut que je tienne 4 mois (bientôt 6), avant de pouvoir toucher l’allocation de retour à l’emploi.
- Je m’inscris à Pôle Emploi et je me fais accompagner pour retrouver un travail salarié dans un secteur qui embauche, par nécessairement très qualifié, mais ma sécurité est assurée, j’ai terminé mon travail quand je rentre chez moi, pas de « prise de tête », comme disait le brancardier.
- Je travaille quelques temps, je recharge mes droits aux chômage, j’observe les opportunités de mon nouveau secteur professionnel.
- Je me forme, j’évolue dans ce secteur, en fonction de mes compétences.
Je vous vois venir, vous allez me demander, oui mais, c’est quoi ces métiers facilement accessibles ? Et si je passe de mon salaire de 2000€ à un SMIC, ça ne va pas être possible….
Les métiers qui recrutent, je vais vous faire une liste tout bientôt, promis.
Quand à la question du salaire, c’est une réflexion personnelle. A quoi êtes-vous prêt.e à renoncer pour retrouver un équilibre professionnel et personnel satisfaisant ?
Cette question vous laisse sans voix ? Je vous accompagne à trouver vos réponses, et à construire votre plan d’action.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Noémie GASSER