Comment quitter l’Éducation nationale ?

Vous êtes professeur des écoles, ou professeur du second degré. Vous souhaitez dire au revoir à la fonction publique. Vous voulez demander une disponibilité, une rupture conventionnelle ou démissionner purement et simplement. Mais vous ne savez pas encore quoi faire d’autre, et vous pensez peut-être, comme beaucoup d’enseignants, que vous ne savez rien faire d’autre qu’enseigner. De plus, la complexité des démarches administratives pour quitter l’Education nationale vous parait insurmontable.  Face à  toute cette incertitude, comment se décider à délaisser une certaine sécurité ? Voyons ensemble ce que vous pouvez faire de cette envie de quitter l’Éducation nationale.

Commencez par construire un projet de reconversion concret et réalisable

Chercher seul des pistes de reconversion

Quand on est enseignant, on a l’habitude de se débrouiller seul, de chercher des informations et des ressources sur internet et dans son réseau de collègues. Et on essaie aussi de trouver des ressources gratuites. Les groupes Facebook dédiés à la reconversion des enseignants font donc le plein. Des pages dédiées fleurissent sur Instagram. Certains coachs proposent des newsletter, ou des live gratuits.

Tout cela conduit à une accumulation d’information sur des pistes de métier, les questions que se posent les autres, les difficultés rencontrées par les autres dans la même situation que vous. Cela permet de se sentir moins seul.

Mais au fil du temps, de soirées et de weekends passés à chercher des informations, est-ce que votre projet avance vraiment ?

Ou bien restez-vous bloqué à la questions « que faire avec une licence de lettres ? » J’ai bien connu cette étape, que vous retrouverez dans mon parcours.

Réaliser un bilan de compétences

Comment financer son bilan de compétences

C’est une étape que vous hésitez à franchir, car elle a un coût non négligeable. L’Education nationale en tant qu’employeur peut proposer cette prestation. Mais c’est rarement le cas. Il reste le Compte Personnel de formation (CPF) à ne pas confondre avec le le Congé de Formation Professionnelle (CFP).

Ce compte est alimenté en heures, à raison de 25 heures par an, avec un plafond de 150h. Vous devez faire une demande de prise en charge à votre administration, et vous pouvez la plupart du temps obtenir un financement partiel. En effet, « le bilan de compétences est financé sur les crédits de la formation continue. Son bénéfice est accordé, dans la limite des crédits disponibles. » Dans certaines académies, ces demandes se font à des dates précises, qu’il ne faut pas manquer. Parfois il faut jusqu’à 3 devis différents. Et vous devez ensuite attendre la réponse. Pendant ce temps, vous n’avancez toujours pas.

Certains coachs, dont je fais partie, proposent donc un tarif adapté aux enseignants qui veulent financer eux-mêmes leur bilan de compétences.

Que va vous apporter un bilan de compétences

Sans aller dans les détails de la prestation, que vous trouverez ici , disons qu’un bilan de compétences vous apportera, en 3 à 4 mois, un projet précis et réalisable, adapté à votre profil, à vos besoins, à vos attentes professionnelles, avec un plan d’action pour le réaliser. Le bilan de compétences vous permettra de sortir des classiques pistes de reconversion pour enseignant, vous pourrez élargir vos pistes à partir de vos compétences transférables et de vos intérêts professionnels. Ma dernière cliente m’a dit « je n’aurais jamais pensé à ce métier, j’étais partir pour quelque chose de social, ou un détachement ».

Demander une disponibilité, bonne ou mauvaise idée ?

Quand on est dans la fonction publique, la disponibilité est le premier réflexe pour préserver cette sécurité durement acquise, et qu’on peine à quitter.

Les avantages de la disponibilité sont les suivants :

– Vous pouvez vous inscrire à France Travail et chercher un emploi (mais il faut travailler 6 mois pour ouvrir des droits à des indemnités)

– Vous pourrez toujours revenir en arrière si ça ne va pas financièrement

– Vous vous rendez disponible pour toute opportunité qui pourrait se présenter.

– Vous pouvez réaliser une formation en alternance et avoir un salaire à hauteur du SMIC, si vous trouvez un emplyeur

Les inconvénients de la mise en disponibilité de l’Education nationale :

– Vous n’avez aucun salaire tant que vous ne trouvez pas un emploi

– Vous devez renouveler votre demande tous les ans, et restez tributaire du bon vouloir de l’Education nationale.

– Vous ne vous engagez pas toujours  franchement dans le changement et risquez de faire machine arrière

– Si vous restez longtemps en disponibilité, votre indemnité de rupture conventionnelle sera plus faible, vos droits au chômage aussi.

Demander une Rupture Conventionnelle

Les avantages de la Rupture Conventionnelle dans la fonction publique

La Rupture Conventionnelle vous permet de quitter l’Education nationale avec une indemnité, et une ouverture de droits à l’assurance chômage. (Il faut cependant suivre l’évolution des réformes successives qui tendent à limiter le montant et la durée d’indemnisation). C’est le moyen de « partir avec dignité », comme me l’a dit une cliente, c’est-à-dire avec une certaine reconnaissance financière après des années de bons et loyaux services.

Comment obtenir sa Rupture Conventionnelle ?

On entend un peu tout et son contraire, en fonction des académies. Ce qui est en votre pouvoir, c’est de bien préparer votre entretien préalable à la rupture conventionnelle. « L’entretien est le moment où l’agent peut exposer clairement sa volonté de rupture conventionnelle et développer son projet de reconversion professionnelle. Plus le projet est abouti et cohérent, plus l’agent a des chances d’atteindre son objectif  » lit-on sur la page dédiée du SGEN Toulouse .

Virginie vient de terminer son Bilan de compétences avec moi, et elle a pu s’appuyer sur la synthèse que j’ai rédigée pour elle afin de préparer son entretien. Elle avait tous les éléments nécessaires : ses motifs et motivations pour quitter l’éducation nationale , son projet professionnel, ses qualités et compétences pour le réussir, son projet de formation, son plan d’action. 

Démissionner de l’éducation nationale

Quand malheureusement, pour des raisons budgétaires la plupart du temps, la demande de rupture conventionnelle n’aboutit pas, le dernier recours est celui de la démission. Normalement, si votre projet a été clarifié en amont, vous pourrez le concrétiser rapidement après votre démission. Il vaut mieux prévoir cependant quelques mois de ressources financières au cas où. En l’état actuel du droit, si vous ne trouvez pas de travail 120 jours après votre démission, vous pouvez demander à ce que France Travail réexamine vos droits. Gardez pour cela toute trace ou preuve que vous avez effectué des démarches actives de recherche d’emploi ou de formation.

Pour aller plus loin  : Recevez des conseils personnalisés sur la meilleure stratégie à adopter pour quitter l’éducation nationale  en réservant un rendez-vous offert de 30 min. 

Noémie Gasser coach professionnelle

Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Noémie GASSER

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