Fonctionnaire, faut-il choisir entre sécurité et reconversion ?

Etre fonctionnaire et vouloir se reconvertir

Quand les questions et les doutes empêchent de passer à l’action

C’est un tableau que je recontre très souvent chez les enseignants que j’accompagne :

– Mes parents m’ont poussé à devenir fonctionnaire

– Quand j’ai vu que ça ne me convenait pas, ils m’ont incitée (très fortement) à continuer

–  Aujourd’hui, ça me détruit à petit feu de continuer ce métier

– Je voudrais me reconvertir

MAIS

Je ne vais pas partir, lâcher la sécurité, si je n’ai pas quelque chose d’autre , une perspective d’emploi assurée, et si possible au même salaire.

MAIS

Partir en cours d’année scolaire, impossible.

Sauf que les offres d’emploi ne suivent généralement pas le calendrier scolaire.

ET DE TOUTE FAçON

Je ne sais rien faire d’autre.

J’aimerais… devenir orthophoniste, psychologue, enseigner à de petits groupes, accompagner, devenir sophrologue, thérapeute, bibliothécaire

MAIS

J’ai besoin d’un salaire. Et je ne peux pas reprendre des études sans avoir de salaire.

Ah si  je trouvais autre chose, n’importe quoi.

MAIS

Il faut quand même que ça me plaise.

MAIS

MAIS

MAIS

Un obstacle à la reconversion : le conflit entre besoin de sécurité et envie de liberté

La recherche d’un compromis entre sécurité et liberté, un prétexte pour ne pas agir ?

Parce que passer à l’action, c’est toujours plus difficile que de rêver de faire autre chose de plus épanouissant. Mais alors passer à l’action pour quitter une sécurité de l’emploi « à vie », et aller vers plus d’incertitude, moins de revenus, et le risque de regretter, c’est encore plus difficile.

Une cliente m’a dit : « Si je n’étais pas fonctionnaire, ça fait longtemps que je serais partie ».

Alors on cherche encore quelque chose d’autre à faire, tout en restant fonctionnaire tant qu’on n’a pas trouvé. Et on refait un tour.

J’ai tourné comme ça pendant près de 10 ans. Alors je connais !

Et puis j’ai sauté le pas pour me tourner vers l’entrepreneuriat. Retrouvez mon témoignage.

Ce cercle, c’est le cercle de la peur

A qui appartient la peur du changement ?

Cette peur, demandez-vous d’abord à qui elle appartient…

Souvent, elle est exprimée par notre entourage, qui a peur pour nous. J’ai le souvenir d’une collègue qui m’avait adressé sa soeur car elle avait peur pour elle : celle-ci voulait quitter une entreprise de chimie dans laquelle elle était malheureuse, pour se lancer dans l’horticulture. Elle n’avait pas si peur, elle, et son projet semblait bien mûri. D’ailleurs, elle l’a réalisé.

Construire son plan d’action pour limiter la peur

La peur du changement diminue quand on peut se projeter dans la suite du parcours

En effet, de l’autre côté du grand saut, il n’y a pas le vide, contrairement à ce qu’on imagine quand on est « dedans ».

Il y a l’inscription à Pôle Emploi. Quoi qu’on en dise, cela ouvre l’accès à un certain nombre de dispositifs. Il y a des formations financées pour des métiers en tension. Il y a la possibilité de faire des périodes d’immersion en milieu professionnel pour découvrir d’autres métiers. Il y a la possibilité de répondre aux offres d’emploi n’importe quand. Il peut même y avoir l’allocation de retour à l’emploi, si après une démission et  6 mois de recherche, on n’a pas encore trouvé. On peut aussi transformer ses heures CPF « public » en crédit en euros, et les utiliser comme bon nous semble.

C’est sûr que de l’autre côté, il n’y a pas la même sécurité. Il y a de l’incertitude, des opportunités, des risques, des possibilités qui vont conduire, peut-être par étapes, à construire autre chose. Et puis de l’autre côté, ce n’est plus le rêve, c’est la réalité.

La reconversion : aventure ou voyage organisé ?

On peut s’engager dans la reconversion avec un plan d’action plus ou moins abouti : certains commencent par quitter leur emploi actuel, et se posent des questions ensuite. D’autres ont besoin d’une feuille de route détaillée et d’une préparation minutieuse.

Dans les deux cas, et même en voyage organisé, tout ne se déroule pas toujours comme prévu.

Dans ce voyage, pour changer d’orientation professionnelle, on ne peut pas avoir en même temps un pied sur la terre dont on part, et un pied sur la terre où on veut arriver. Il est nécessaire d’abord de quitter la terre, de voyager en haute mer et de prendre peut-être des risques, de savoir orienter son navire, de mettre le cap avec détermination sur l’autre continent. Alors seulement on verra une autre terre se dessiner derrière un banc de brume. Et quand on abordera, ça ne ressemblera peut-être pas à ce qu’on avait prévu. Mais on n’aura pas d’autre choix à ce moment-là que d’aller de l’avant. De trouver en soi des ressources qui étaient présentes, mais qu’on ne connaissait pas. Et de s’adapter.

Alors comment sortir de la spirale de la peur pour aborder le changement ?

Mesurer son profil d’acceptation du risque

Vous pouvez commencer par répondre aux questions suivantes :

– Est-ce que je suis prêt à accepter une certaine incertitude, certains risques, peut-être même à perdre certaines choses, pour vraiment changer de métier ?

– Si oui, quelles sont les ressources sur lesquelles je pourrai compter quoi qu’il arrive ?

Faire un bilan chiffré de ses possibilités financières, imaginer ce qui peut arriver de pire et prévoir les ressources pour faire face, voir comment vivre avec moins, autant de pistes pour limiter la peur profonde de manquer de ressources. On peut aussi commencer par lister les emplois alimentaires qu’on pourrait faire si tout ne se passait pas comme prévu.

– Si non, quelles sont les possibilités à l’intérieur des différentes fonctions publiques ?

On peut tout à fait changer de métier en restant fonctionnaire, en explorant les métiers de la fonction publique d’Etat, de la fonction publique territoriale, et de la fonction publique hospitalière.

Se faire accompagner

Pour sortir de la rumination, l’idéal est de formuler ses questions, ses doutes, ses priorités à haute voix, à proximité d’une oreille neutre et professionnelle. Cela vous permettra d’éclairer les zones d’ombre, d’effectuer une analyse approfondie de votre situation, et d’élargir les pistes possibles. Enfin,

Vous voulez sortir du cercle de la peur ?

Parlons-en ensemble. Le bilan de compétences et le coaching d’orientation professionnelle sont des outils éprouvés pour accompagner le changement professionnel.

Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Noémie GASSER

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